Les mauvaises excuses


Mais le sex, c’est la vie !

Les animaux n’ont pas la même expérience de la sexualité que les êtres humains. Pour un animal le rapport sexuel n’est qu’un processus physiologique lié à la reproduction. Tout comme manger et boire sont des besoins primaires pour la survie individuelle, l’activité sexuelle est un besoin primaire pour la survie de l’espèce. Preuve en est que la femelle n’accepte le mâle qu’en période de chaleurs, c’est-à-dire quand son corps en éprouve la nécessité hormonale. En dehors de ces périodes, elle rejette le mâle avec agressivité, puisque le pénis du mâle est couvert d’épines, ce qui veut dire que pour elle, il n’existe pas de plaisir lié à la sexualité. Il ne s’agit que d'un besoin hormonal. Le mâle, lui aussi, n’approche la femelle que quand il reçoit l’information chimique qu’elle est en chaleur.

Une chatte doit au moins avoir une portée dans sa vie

Cette idée courante est totalement fausse. Il n’y a aucun risque de survenue de troubles si une chatte n’a jamais fait de portée. Au contraire, tarder à stériliser une femelle, c’est prendre le risque que par la suite, elle fasse des grossesses nerveuses à répétition ou des tumeurs mammaires.

Les chats sont utiles à la gestion de nuisibles comme les rats, il faut les laisser proliférer

Considérer le problème sous cet angle, c’est se tromper de cible : si les rongeurs, en particulier les rats et souris, prolifèrent, ce n’est pas tant dû à l’absence de chat qu’aux comportements de nos congénères. Ce n’est pas la chasse aux rongeurs qui devrait nous préoccuper mais notre gestion des déchets qui foisonnent. Dans cet esprit, nous devrions plutôt remercier nos amis les rats qui nous délestent chaque jour de plusieurs centaines de tonnes de déchets non valorisés (9 kg/seconde rien que sur Paris !)

Je n’ai pas les moyens pour le faire stériliser

Adopter un animal implique qu’on en prend la responsabilité. Cela passe par le devoir de veiller à sa santé et cela aura irrémédiablement un coût financier qu’il faut prévoir. La stérilisation fait parti de ces coûts. Il faut noter que sur du moyen/long terme, stériliser votre chat vous reviendra toujours moins cher que d’assumer les frais liés à toutes les problématiques de santé qu’engendre une non-stérilisation.

 

Il existe des structures qui proposent des tarifs inférieurs à la moyenne pour les personnes qui sont en difficultés financières (dispensaire SPA par exemple). Enfin, les associations de protection animale bénéficient de tarifs vétérinaires spécifiques, aussi, adopter un chat (adolescent ou adulte) venant directement d’association vous reviendra moins cher que de réaliser tous les soins par vous-même, stérilisation comprise.

La reproduction est naturelle, la stérilisation est contre nature

Cela fait bien longtemps que les chats se sont éloignés de leur état de « nature ». La prolifération des chats a été permise par leur domestication et par l’accès facilité aux ressources (abris et nourriture) auquel les humains ont contribué durant des millénaires. Nous avons donc une responsabilité dans l’explosion actuelle des naissances de chatons, le meilleur moyen de contrôler les populations sans recourir à des tueries de masse reste la stérilisation. On entend parfois que l’acte chirurgical est contre-nature, est-il plus naturel de tuer des chatons encombrants ou de les laisser à l’agonie, dépérir dans les rues ? N’est-il pas préférable d’opter pour ce qu’il y a de mieux pour la santé du chat et pour l’environnement plutôt que d’essayer de s’ajuster à l’idée qu’on pourrait se faire de sa « nature » ?


Je veux juste lui faire faire une portée, je donnerai les chatons à des gens de confiance

 

 

C’est un discours auquel nous sommes souvent confrontés, partant d’une intention sympathique mais minimisant tous les risques liés aux « petits arrangements » entre amis. Mais avant même de parler placement, pourquoi souhaiter ajouter à la montagne de chatons qui naissent et dont une bonne part finiront cadavres dans les jours qui suivent leur naissance, une nouvelle portée ? le plaisir de voir des petites bouilles téter leur mère ? N’est-ce pas faire preuve d’égoïsme que de raisonner ainsi ? et si la mère souffre, se trouve dans l’incapacité d’allaiter, prendrez-vous en charge (financièrement) son état de santé ? irez-vous biberonner les chatons toutes les deux heures, nuit comprise, pendant plusieurs semaines ?

Enfin, les chatons tout mignons deviennent vite des adultes indépendants, si vous ne parvenez pas à les faire adopter jeunes, vous aurez bien plus de mal une fois adulte !  Pour rappel, il est obligatoire de faire identifier tous les chats nés depuis le 1er janvier 2012 avant leurs 7 mois, mais également à n'importe quel âge si vous donnez le chat(on) à autrui. L'identification est aux frais du cédant, autrement dit, vous. Et si tant est qu’ils aient bien été donner à vos proches, quelle garantie aurez-vous qu’ils les stérilisent à six mois ? Le cercle vicieux est bouclé, abandons assurés à la clé.