Pourquoi la stérilisation du chat ?


Pour les associations de protection animale s’occupant de chats et/ou de chiens, la stérilisation est bien le nerf de la guerre. Que d’efforts et de temps économisés si comme la Belgique en 2017, la stérilisation des chats devenait obligatoire par le monde ! Mais si elle ne l’est pas, force est de constater que c’est parce qu’elle ne fait pas encore l’unanimité. Nos expériences de terrain nous montrent qu’au-delà de positions et d’arguments bien tranchés, le laxisme de nos lois renvoie souvent à un défaut d’information et de communication concernant le sujet. De là vient notre volonté d’éclairer cette problématique au travers de ce dossier.

Ces informations se basent sur un ensemble de travaux et dossiers, parfois montés par d’autres associations. Nous les remercions pour leur travail qui aura inspiré pour une grande part la rédaction de cet article.


En quoi consiste la stérilisation ?

La stérilisation est une intervention chirurgicale très fréquente aux risques réduits. Pour la femelle, on pratique une ovariectomie, l’acte consiste à retirer les deux ovaires et éventuellement l’utérus pour les cas plus compliqués, ce qui reste relativement rare. Concrètement, après un bref examen général (cardio respiratoir, hydratation, poids, etc.), une anesthésie générale est réalisée. L’intervention dure une vingtaine de minutes et ne laisse pour unique trace qu’une petite incision. Au regard de la technique employée, des fils peuvent être à retirer ultérieurement selon qu’ils sont résorbables ou non. Pour le mâle, la castration consiste dans le fait de retirer les testicules. L’intervention se pratique aussi sous anesthésie générale. Elle dure une dizaine de minute et ne nécessite aucun fils.

Dans les deux cas, le chat est déposé le matin à jeun en clinique vétérinaire et peut être récupéré en fin de journée. Il faudra veiller à remplacer provisoirement la litière habituelle par du sopalin afin qu’il n’y ait pas d’intrusion de grains dans la plaie. Le chat pourra reprendre une alimentation normale dès le lendemain.

A partir de quand peut-on les stériliser ?

En France, l’opération peut généralement être réalisée à partir de cinq mois, ce qui correspond à l’entrée dans la puberté du chat. Il est possible de le faire stériliser plus tôt (dès trois mois), à partir du moment où l'appareil génital est pleinement développé et que les testicules sont complètement descendus. Il faut noter que plus un chat est stérilisé tôt, moins son développement hormonal viendra perturber son caractère et son comportement. Aucun retard de croissance n’est associé à l’intervention.

Pourquoi la stérilisation est-elle importante ?

La stérilisation est de nos jours indispensables du fait de la capacité de prolifération de la population féline. Une image vaut parfois mieux que des mots, le dessin suivant représente l’évolution théorique d’une population à partir d’un seul couple de chat.  

Et si on ne voit pas une vingtaine de millier de chats à nos portes, c’est que des associations se chargent d’une partie d’eux, quand une grande partie restante meure pour différentes raisons.


Pour la santé du chat

En effet, du point de vue de la santé du chat, la stérilisation permet d’augmenter l’espérance de vie du simple au double ! Différentes études ont montré que l'espérance de vie d'un chat stérilisé est de 14 à 18 ans alors qu'elle se limite en moyenne de 6 à 10 ans pour un chat non stérilisé[1]. Ce phénomène s’explique par la réduction drastique d’un nombre de risques importants :

- Celui des fugues et par là-même des accidents de la route possible, des attaques de chiens, des agressions d’habitants exaspérés ;

- Celui des bagarres aux conséquences lourdes (abcès) et parfois irréversibles (éborgnage) ;

- Celui de contracter un virus mortel du type FIV (« sida du chat »), ou FELV (leucose) transmissible par copulation et bagarres, de maladies infectieuses comme le coryza…

-En outre, la stérilisation implique une réduction drastique des infections de l’utérus (pyromètre), des tumeurs mammaires et ovariennes, des kystes pour la femelle.

- Au-delà de la santé du chat adulte pouvant procréer, les membres d’une portée parviennent rarement tous à survivre.

- Enfin, la stérilisation permet de réduire les frais vétérinaires liés à toutes les problématiques citées. 

 

[1] A ce propos, connaissez-vous les bajoues du chat mâle ? Il s’agit d’une augmentation du volume des joues du chat non castré lorsqu’il atteint un âge avancé. Rares sont les personnes à le remarquer du fait du taux de mortalité élevé des chats errants non castrés.

 

Pour limiter son impact écologique

L’impact écologique du chat est préoccupant pour l’environnement pour différentes raisons :

-       Par son impact sur la biodiversité. Que ce soit en forêt, dans des zones urbaines ou en campagne, le chat serait une cause de mortalité importante de nombreuses espèces, pour les oiseaux notamment.

-       L’alimentation du chat domestique n’est pas neutre ni éthiquement, ni écologiquement. En effet, le chat étant carnivore, il est nourri de croquettes à base de bœuf, de poulet ou de poisson. Or, les industries productrices de tels aliments causent des dégâts sur le bien-être animal ainsi que sur le climat.

-       Les déjections peuvent être porteuses de germes favorisant le développement de pathogènes (la toxoplasmose entre autres). Selon qu’elles passent par les toilettes elles peuvent contaminer les eaux ou selon qu’elles soient brûlées parmi les ordures ménagères, participer à l’émission de gaz à effet de serre. Enfin les urines peuvent acidifier la terre lorsqu’elles sont directement à son contact.



Pour faciliter sa cohabitation

Que les chats soient domestiqués ou non, lorsqu’ils ne sont pas stérilisés, ils sont synonymes d’un lot de nuisances pouvant devenir vite insupportable. La stérilisation permet entre autres :

-       De diminuer les marquages urinaires (maison, jardin) et les marquages par griffades (pensez à votre canapé et vos rideaux…) ;

-       De supprimer des nuisances liées aux chaleurs de la femelle (miaulement intempestifs, arrivées de mâles du voisinage) ;

-       De supprimer le risque de grossesses non désirées et par là-même, de la gestion des chatons (maladies, placements, …) ;

-       De réduire le nombre de chats errants. Le nombre de chats dans les élevages, les refuges, les fourrières est déjà trop important, les associations de protection animale sont constamment débordées !

-       De limiter aussi les frais liés aux euthanasies de masse par les fourrières (c’est aussi à cela que servent nos impôts) et la souffrance qui découle de telles pratiques.